
- Harriet TUBMAN -
 
 
Harriet Tubman, née Araminta Ross de parents esclaves, vers 1820 dans le Maryland est une militante en faveur de l'abolition de l'esclavage Afro-Américain. Ses actions, qui permirent l'évasion de nombreux esclaves, lui valurent le surnom de Moïse noire, Grand-mère Moïse, ou encore Moïse du peuple Noir.
Modesty, la grand-mère maternelle de Tubman, arriva aux États-Unis sur un navire négrier en provenance d'Afrique ; aucune information n'est disponible sur ses autres ancêtres. Enfant, on raconta à Tubman qu'elle était d'une lignée Ashanti (de l’actuel Ghana) mais aucun élément n'existe pour vérifier cette affirmation.
Sa mère Rit est cuisinière pour la famille Brodess. Son père Ben supervise le travail du bois sur la plantation. Ils se marient vers 1808 et selon les dossiers de la cour et ont 9 enfants ensemble.
La mère d’Harriet travaille dans la « grande maison » des maîtres, et Tubman prend donc très tôt soin de ses jeunes frères et sœurs. Elle endure des années de traitements inhumains de la part d'autres maîtres. Suite à une grave blessure à la tête, Tubman développe une foi passionnée en Dieu. Comme nombre d’esclaves à cette époque, elle rejette l'interprétation des Écritures traditionnellement utilisée par les esclavagistes pour exhorter les esclaves à être obéissants et puise son inspiration dans les récits de l'Ancien Testament qui évoquent la libération, comme celui de Moïse guidant les Juifs hors d’Égypte. Après son traumatisme crânien, elle commence à avoir des visions et des rêves qu'elle interprète comme des signes divins.
Jeune adulte, elle prend le prénom de Harriet, probablement en l’honneur de sa mère. Aux alentours de 1844 elle épouse John Tubman, un homme libre.
En mars 1849, Craignant d’être revendue, Harriet prend sa propre émancipation en mains. Elle effectue de nombreux allers et retours au Maryland pour aider d’autres esclaves à s’échapper, ce qui lui vaut le surnom de «Moïse». Sa carrière de conductrices de fugitifs commence par la libération de membres de sa famille. Selon ses propres estimations, et celles de ses proches collaborateurs, elle a personnellement guidé aux alentours de 70 esclaves vers la liberté pendant 13 expéditions. Elle ne fut jamais capturée et selon ses propres mots «jamais ne perdit un passager». Elle fournit des instructions détaillées à beaucoup d’autres qui veulent s’échapper.
Pendant la guerre de Sécession en 1861, elle sert comme cuisinière et infirmière, préparant des remèdes à base de plantes locales et aidant les soldats qui souffrent de dysenterie. Elle soigne des hommes atteints de la variole, sans contracter elle-même la maladie, ce qui contribua à nourrir la rumeur qu’elle était bénie de Dieu.
En 1863, Lincoln met en œuvre la Proclamation d'émancipation qui déclare libre tout esclave résidant sur le territoire de la Confédération sudiste. Tubman considère cette décision comme une étape importante vers la liberté de tous les Noirs. Elle renforce son engagement dans le conflit en prenant la tête d’un groupe d’espions qui opère dans les terres environnant Port Royal. 
Son succès est dû à sa grande intelligence, son astuce, son audace et son caractère impitoyable, qu’elle met au service de plans très bien établis pour ses expéditions. Elle s'appuie sur la communauté noire, très soudée, pour l’aider à ramener sa famille, ses amis durant ses missions au Maryland. 
Après la guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage aux États-Unis en 1865, Harriet Tubman devient une militante pour les droits des Afro-Américains et des femmes. Elle travaille en particulier à promouvoir la cause du suffrage féminin. À une femme blanche qui lui demandait si elle croyait que les femmes devraient avoir le vote, elle répondit qu’elle avait «assez souffert pour le croire». Elle oriente ses actions dans la lutte contre le racisme et le mouvement en faveur du droit de vote des femmes. A New York, Boston et Washington elle participe à des conférences en faveur du droit de vote des femmes, voulant démontrer que les femmes méritaient d’accéder aux droits politiques. Pendant et après la guerre de Sécession elle met en avant le sacrifice des innombrables femmes qui avaient œuvré en faveur de la nation américaine. 
Finalement, à cause de son arthrite et de sa santé fragile, elle emménage dans l’hospice pour Afro-Américains âgés et malades qu’elle avait elle-même contribué à fonder. Il était construit sur un terrain qu’elle avait acheté, jouxtant sa propriété d’Auburn. Elle y meurt en 1913, après avoir raconté ses mémoires jusqu’au dernier jour. Elle reçoit les honneurs militaires au cours de son enterrement, et une plaque à sa mémoire est placée sur le tribunal du comté de Cayuga, à Auburn. De nos jours, la mémoire d’Harriet Tubman est honorée chaque 10 mars, jour de sa mort.
Son souvenir est formellement honoré aux États-Unis depuis une directive présidentielle du 10 mars 1990 et son portrait figure sur le billet de 20 dollars américains, faisant d'elle la première femme noire ainsi distinguée.
 
